La miséricorde, le service de l’amour

«La miséricorde est un amour tourné vers les besoins du prochain», écrit le Prélat de l’Opus Dei dans un article publié dans le journal italien Avvenire, le jour de la clôture de l’Année sainte de la Miséricorde.

Au terme de cette année de la Miséricorde, l'Église tout entière est unie dans la gratitude. Elle remercie tout d'abord la Sainte Trinité, qui a répandu ses dons pour nous faire toucher l'amour infini de Dieu pour chaque homme, chaque femme, chacun d'entre nous. Elle s’unit ensuite d'intentions avec le Pape François, qui a convoqué ce jubilé pour souligner un aspect fondamental de la foi – Dieu est un Père infiniment bon – et pour nous rappeler que le chemin de notre bonheur consiste à nous convertir en dispensateurs de miséricorde

Notre gratitude sera pleinement sincère si elle correspond à un profond désir d'amélioration personnelle. En effet, celui qui expérimente la miséricorde – que ce soit en recourant au sacrement de la Confession, en se recueillant dans la prière, en passant une porte sainte ou en acceptant l'aide de l'un de ses frères –, celui-ci est appelé à transmettre ce qu’il a reçu en manifestant dans sa vie beaucoup de miséricorde envers tous ceux qui l'entourent.

Ce jubilé doit s'imprimer profondément dans notre âme.

Notre gratitude sera pleinement sincère si elle correspond à un profond désir d'amélioration personnelle.

Il le fera si nous témoignons de notre désir de sainteté, si nous avons plus fréquemment recours aux sacrements, et si nous améliorons notre caractère. En définitive, il est l'occasion de franchir une étape nouvelle vers l'image du Christ que nos proches percevront dans notre comportement.

En de nombreux endroits du monde où l'on n'entend plus l'écho de l'Évangile, les chrétiens font face au défi de lapremière évangélisation : " où est votre Dieu ? ", pourrait-on leur demander. Les gens le découvriront dans nos œuvres, dans la prière pour celui qui nous offense, dans l'attention aux handicapés, dans l'affection envers celui qui est prisonnier de ses vices, dans un conseil à celui qui souffre de la solitude, dans le pardon que nous offrons quand la société se limite à une stricte justice, dans la cohérence chrétienne de notre vie ordinaire, jour après jour au travail, en famille ... En nous conduisant ainsi, nous augmenterons notre intimité personnelle avec Dieu, car agissant en son nom, nous le connaîtrons mieux et nous nous identifierons mieux à Lui.

La vie courante nous offre de multiples occasions d'être miséricordieux : le foyer familial, la vie professionnelle, les amis, la circulation en ville, la rencontre avec des inconnus...

"Si tu veux rencontrer Dieu, cherche-le là où Il est caché : dans les nécessiteux, dans les malades, dans ceux qui ont faim, dans les prisonniers" a récemment conseillé le Pape François. Nous rétrécissons notre monde si nous refusons de parler à celui qui nous déplaît, à celui qui est différent, à celui qui nous fait perdre notre temps ... Toute personne humaine est le Christ qui passe à côté de nous, comme aimait le dire saint Josémaria, le fondateur de l'Opus Dei.

Effectivement, la vie courante nous offre de multiples occasions d'être miséricordieux : le foyer familial, la vie professionnelle, les amis, la circulation en ville, la rencontre avec des inconnus... Saint Josémaria ne se lassait pas de conseiller de prier pour ceux que nous croisons dans la rue ; ainsi l'âme est toujours prête à servir les autres aussi souvent qu'il le faut.

La miséricorde est un Amour tourné vers les besoins du prochain. Portons notre regard vers la Vierge Marie, qui nous enseignera à être miséricordieux et à accueillir la miséricorde du Père en devenant plus frères de nos frères.

Xavier Echevarria, Prélat de l'Opus Dei