Les fioretti du pape François en juillet

Humilité, éducation et responsabilité sociale, amour authentique : voici quelques sujets abordés par Pape en juillet.

Celui qui est appelé par Dieu ne croit pas avoir monté en grade et ne traite pas les autres comme s’il était sur un piédestal
Au clergé, dans la cathédrale d’Asuncion (Paraguay) le 12 juillet 2015 :
« Nous avons tous des limites, et personne ne peut reproduire Jésus Christ dans sa totalité, et bien que chaque vocation se configure principalement avec certains traits de la vie et de l’œuvre de Jésus, il y en a quelques-uns qui sont communs et inaliénables. Nous venons de louer le Seigneur parce qu’il « ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu » (Ph 2, 6), et cela est une caractéristique de toute vocation chrétienne : celui qui est appelé par Dieu ne se vante pas, ne va pas à la recherche de reconnaissances ni d’applaudissements éphémères, ne croit pas avoir monté en grade et ne traite pas les autres comme s’il était sur un piédestal. »

Sortir de l’auditorium
Aux étudiants de Quito (Équateur) le 7 juillet 2015 :
Vous, les éducateurs, veillez-vous sur vos étudiants, en les aidant à développer un esprit critique, un esprit libre, capable de protéger le monde d'aujourd'hui? Un esprit capable de chercher de nouvelles réponses aux défis multiples que la société nous pose? Etes-vous capables de les encourager à ne pas se désintéresser de la réalité qui les entoure?
Vous êtes capables de les pousser à cela ? Pour cela, il faut les faire sortir de l’auditorium. Votre esprit doit sortir de l’auditorium. Votre cœur doit sortir de l’auditorium.

Et vous, chers jeunes, présent et avenir de l'Équateur, semence de transformation de cette société, savez-vous que ce temps d'étude, n'est pas seulement un droit mais un privilège?

Comment ? Dans le programme universitaire ou dans les divers domaines du travail éducatif, entre la vie qui nous entoure, avec ses questions, ses interrogations, ses questionnements? Comment générons-nous et accompagnons-nous le débat constructeur, qui naît du dialogue en vue d'un monde plus humain? Il y a une réflexion qui nous concerne tous, les familles, les enseignants: Comment aidons-nous nos jeunes à ne pas considérer un diplôme universitaire comme synonyme d’un statut supérieur, comme synonyme de plus d'argent, de prestige social? Comment aidons-nous à considérer cette préparation comme signe de plus grande responsabilité face aux problèmes de nos jours, face à la protection du plus pauvre, face à la sauvegarde de l’environnement? Et vous, chers jeunes, présent et avenir de l'Équateur, semence de transformation de cette société, savez-vous que ce temps d'étude, n'est pas seulement un droit mais un privilège? Combien d'amis, de personnes connues ou inconnues voudraient avoir un espace en ce lieu et qui pour diverses circonstances ne l'ont pas eu? Dans quelle mesure nos études nous aident-elles à nous solidariser avec eux?

Comment aidons-nous à considérer cette préparation comme signe de plus grande responsabilité face aux problèmes de nos jours ?

Les structures éducatives et universitaires ont une tâche fondamentale, essentielle, dans la construction de la citoyenneté et de la culture. Il ne suffit pas de réaliser des analyses, des descriptions de la réalité, il est nécessaire de créer les domaines, les espaces de vraie recherche, de débats qui offrent des alternatives aux problématiques existantes, surtout aujourd'hui".

Il est triste de voir des jeunes se mettre à la retraite à 20 ans

Aux jeunes piémontais, le 21 juin 2015 :
« C’est laid un jeune ‘immobile’, un jeune qui vit, mais vit comme un végétal: il fait des choses, mais sa vie n’est pas une vie qui bouge, elle est arrêtée. Sachez-le, mon cœur est très triste de voir des jeunes se mettre à la retraite à 20 ans! Oui, ils ont vieilli tôt […] Ce qui empêche un jeune de se mettre à la retraite c’est l’envie d’aimer, l’envie de donner ce que l’homme a de plus beau, ce que Dieu a de plus beau, car la définition que Jean donne de Dieu est ‘Dieu est amour’. […] Mais qu’est-ce que l’amour ?

l’amour est plus dans les faits que dans les paroles (...) l’amour se construit dans le dialogue.

‘C’est un feuilleton, père ? Ce que nous voyons dans les feuilletons télé ?’ Certains pensent que c’est cela l’amour. […] Mais l’amour a deux axes pour bouger, et si un jeune n’a pas ces deux axes, […], ce n’est pas de l’amour. Tout d’abord, l’amour est plus dans les faits que dans les paroles: l’amour est concret.[…] Il ne suffit pas de dire : ‘Je t’aime, j’aime tout le monde’. Non. Que fais-tu par amour ? L’amour se donne. Pensez, Dieu a commencé à parler d’amour quand il s’est impliqué avec son peuple, quand il a choisi son peuple, a fait une alliance avec son peuple, a sauvé son peuple, a pardonné tant de fois –Dieu est très patient –: il a fait des gestes d’amour, des actions d’amour. Et la seconde dimension, le second axe autour duquel l’amour gravite est celui de la transmission, l’amour se transmet, c’est-à-dire l’amour écoute et répond, l’amour se construit dans le dialogue, dans la communion […] L’amour n’est ni sourd ni muet, il communique. Ces deux dimensions sont très utiles pour comprendre ce qu’est l’amour, qui n’est pas un sentiment romantique du moment ou une histoire, mais un sentiment concret, qui s’exprime dans les faits. Il se transmet, c’est-à-dire qu’il est dans le dialogue, toujours.
[…] Et maintenant je sais que vous êtes de bons jeunes, permettez-moi de vous parler franchement. Sans faire le moraliste, je voudrais dire un mot qui ne plaît pas, un mot impopulaire. Le pape aussi, parfois, doit prendre des risques pour dire la vérité. L’amour est dans les faits, dans la communication, mais il est très respectueux des personnes, il n’utilise pas les personnes, l’amour est chaste. A vous, jeunes de ce monde, un monde hédoniste, où seul le plaisir est plébiscité, où ne comptent que ‘vivre bien’ et ‘avoir la belle vie’, je dis : soyez chastes.

un amour qui sait donner la vie, qui n’essaie pas d’utiliser l’autre pour son plaisir. C’est un amour qui considère que la vie de l’autre est sacrée: je te respecte, je ne veux pas t’utiliser.

Nous avons tous traversé des moments où cette vertu était difficile à tenir, mais c’est le chemin à suivre pour aller vers un amour authentique, un amour qui sait donner la vie, qui n’essaie pas d’utiliser l’autre pour son plaisir. C’est un amour qui considère que la vie de l’autre est sacrée: je te respecte, je ne veux pas t’utiliser. Cela n’est pas facile. Nous savons tous combien il est difficile de surmonter cette conception ‘facile’ et hédoniste de l’amour.