Les fioretti du pape François en juillet

Nous poursuivons la publication d'extraits et de sélections de propos tenus par le pape en diverses occasions. Ils peuvent alimenter notre prière personnelle.

"Tout chrétien, à son poste de travail, peut porter témoignage, par ses paroles et encore avant par une vie honnête" (tweet du 30 mai 2014).

L’homme ne doit pas passer par un alambic

Aux participants d'un séminaire International organisé, le 12 juillet 2014, en réponse à la proposition du pape François dans l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium sur le thème: « pour une économie toujours plus inclusive,.

"Il arrive à l'homme ce qui arrive au vin quand il devient de l'alcool : il passe par un alambic organisationnel. Ce n'est plus du vin, c'est autre chose : plus utile peut-être, plus qualifié, mais ce n'est pas du vin ! Pour l'homme c'est la même chose : l'homme passe par cet alambic et finit – et je le dis sérieusement – par perdre son humanité et devenir un instrument du système, système social, économique, système où ils dirigent les déséquilibres.

Quand l'homme perd son humanité, que peut-on attendre ? Il advient ce je dis dans un langage commun : une politique, une sociologie, une attitude « du rebut » : on jette ce qui ne sert pas, parce l'homme n'est pas au centre. Quand l'homme n'est pas au centre, il y a autre chose au centre et l'homme est au service de cette chose.

L'idée est donc de sauver l'homme, de telle manière qu'il revienne au centre : au centre de la société, au centre des pensées, au centre des réflexions.

"Être amis de Dieu veut dire prier avec simplicité, comme un enfant s’adresse à ses parents." (TWEET DU 28 JUIN 2014)

L’Église n’est pas une association privée

À Sainte-Marthe, le 18 juin 2014 :

Parler de l’Église, c’est parler de notre mère, de notre famille. En effet, l’Église n’est pas une institution finalisée à elle-même ni une association privée, une ONG, et il faut encore moins limiter son regard aux membres du clergé ou au Vatican… « L’Église pense… ». Mais l’Église, c’est nous tous ! « - De qui parles-tu ? – Non, des prêtres… ». Ah, les prêtres font partie de l’Église mais l’Église, c’est nous tous ! Ne la réduisons pas aux prêtres, aux évêques, au Vatican… Ils font tous partie de l’Église, mais l’Église, c’est nous tous, de la même famille, de la même mère. Et l’Église est une réalité beaucoup plus ample qui s’ouvre à toute l’humanité et qui ne naît pas dans un laboratoire, l’Église n’est pas née dans un laboratoire, elle n’est pas née à l’improviste. Elle est fondée par Jésus mais c’est un peuple qui a une longue histoire derrière lui et une préparation qui a commencé bien avant le Christ lui-même.

L’Église n’est pas une maison en location

À Sainte-Marthe, le 5 juin 2014 :

« Si tu veux entrer dans l’Église, que ce soit par amour […] Il y a ceux qui se disent chrétiens et qui vont à l’Eglise en y cherchant seulement des avantages personnels et qui finissent par y faire des affaires. Ces gens-là, nous en avons tous rencontrés dans les communautés paroissiales ou diocésaines, comme dans les congrégations religieuses. Certains d’entre eux se considèrent même des bienfaiteurs de l’Eglise, ils se sont pavanés comme des bienfaiteurs, mais en cachette faisaient leurs affaires […] Dans l’Eglise il y a ceux qui veulent l’uniformité, que tous soient pareils. Ils sont rigides, ils n’ont aucune liberté, et confondent entre ce que Jésus a prêché dans l’Evangile et ce qui n’est que leur propre doctrine. En martyrisant un peu la langue italienne, ce sont des 'uniformistes' […] Dans l’Eglise enfin, il y a ceux qui sont pour l’alternative, ceux qui ont toujours leur propre idée et qui surtout ne veulent pas qu’elle soit comme celle de l’Eglise, parce qu’eux ont une alternative. Ils disent qu’ils sont dans l’Église, mais ils ont un pied dedans et l’autre n’est pas encore entré […] Ils se gardent « la possibilité d’être dans les deux endroits à la fois, dedans et dehors […] J’entre dans l’Église, mais avec cette idée, avec cette idéologie. Leur appartenance à l’Eglise n’est que partielle et pour eux aussi l’Eglise n’est qu’une maison en location. Pourtant l’Eglise n’est pas une maison en location, mais une maison à vivre […] Dans l’Église « il y a de nombreux charismes, il y a une grande diversité de personnes et de dons de l’Esprit » et « c’est seulement l’Esprit-Saint » qui fait « l'harmonie, l’unité dans la diversité, dans la liberté, dans la générosité ».

Piété, pas bigoterie

Le don de piété suscite en nous avant tout la gratitude et la louange. C’est cela, en effet, le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. Quand l’Esprit-Saint nous fait percevoir la présence du Seigneur et tout son amour pour nous, il nous réchauffe le cœur et nous pousse presque naturellement à la prière et à la célébration. La piété est donc synonyme d’un authentique esprit religieux, d’une confiance filiale en Dieu, de cette capacité à le prier avec amour et simplicité qui est propre aux personnes humbles de cœur. de consoler celui qui est affligé, d’accueillir et de secourir celui qui est dans le besoin. Il y a un rapport très étroit entre le don de piété et la douceur. Le don de piété que nous donne l’Esprit-Saint nous rend doux, nous rend tranquilles, patients, en paix avec Dieu, au service des autres avec douceur […] Le don de la piété qui vient de l’Esprit Saint nous rend doux, patients, en paix avec Dieu dans la douceur avec les autres, capables de se réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, de consoler celui qui est dans l’affliction et de corriger celui qui est dans l’erreur […] « Attention à ne pas confondre la piété avec la bigoterie : parce que certains pensent qu’être pieux, c’est fermer les yeux et faire une tête de sainte-nitouche […]

« Le don de la piété indique notre appartenance à Dieu et le lien qui nous maintient en communion profonde avec lui, même dans les moments difficiles. C’est une relation d’amitié avec Dieu, vécue par le cœur, qui nous remplit d’enthousiasme et de joie. Aussi, la piété suscite-t-elle en nous la gratitude et la louange. Voilà le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. En même temps, le don de piété nous aide à reverser cet amour sur les autres et à les reconnaître comme des frères. Nous devenons capables de nous réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul, d’accueillir celui qui est dans le besoin […] Demandons au Seigneur que le don de son Esprit puisse vaincre notre peur, nos incertitudes, notre esprit inquiet, impatient, et qu’il puisse faire de nous des témoins joyeux de Dieu et de son amour, adorant le Seigneur en vérité, également dans le service de notre prochain avec douceur et avec le sourire que l’Esprit-Saint nous donne toujours dans la joie. Que l’Esprit-Saint nous donne à tous ce don de piété. »

Là où il y a beaucoup de sérieux, il n'y a pas l'Esprit de Dieu

À Sainte-Marthe, le 13 mai 2014

« L’Esprit Saint agit aujourd’hui dans l’Église, il agit aujourd’hui dans notre vie. L’un d’entre vous pourra me dire : ‘Je ne l’ai jamais vu ! ‘. Mais fait attention à ce qu’il se passe, à ce qu’il te vient à l’esprit, à ce qu’il te vient dans le cœur. De bonnes choses ? C’est l’Esprit Saint qui t’invite à suivre ce chemin […] Les intellectuels qui approchent Jésus dans le temple: ce sont des docteurs de la loi […] Tout était dans leur tête, chez eux il n'y a pas de cœur, d'amour, de beauté, il ne veulent que des explications.

Tu leur donnes des explications et eux, non convaincus, reviennent avec une autre question. Et ainsi : ils tournent, ils tournent… comme ils ont tourné autour de Jésus toute la vie, jusqu’au moment où ils ont réussi à le prendre et à le tuer ! Ils n’ouvrent pas leurs cœurs à l’Esprit Saint ! Ils croient que les choses de Dieu peuvent seulement se comprendre avec la tête, avec les idées, avec leurs propres idées. Ils sont orgueilleux. Ils croient tout savoir. Et ce qui n’entre pas dans leur intelligence n’est pas vrai. Tu peux ressusciter un mort devant eux, ils ne te croient pas !

« Vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis, leur répond Jésus. Vous ne croyez pas parce que vous n’appartenez pas au peuple d’Israël. Vous êtes sortis de ce peuple. Vous faites partie de l’aristocratie de l’intellect […] Ces gens s’étaient détachés du peuple de Dieu et c’est pour cela qu’ils ne pouvaient pas croire. La foi est un don de Dieu ! Mais la foi vient si tu appartiens au peuple. Si tu es —maintenant—dans l’Église, si tu es aidé par les sacrements, par les frères, par l’assemblée. Si tu crois que cette Église est le peuple de Dieu. Ces gens s’étaient détachés, ils ne croyaient pas au Peuple de Dieu, ils croyaient seulement leurs choses et s’étaient construit tout un système de commandements qui chassaient les gens : ils chassaient les gens et ils ne les laissaient pas entrer dans l’Église, dans le peuple. Ils ne pouvaient pas croire ! C’est le péché de résister à l’Esprit Saint […] Ce n’est pas de l’entêtement, c’est plus que cela : c’est avoir le cœur dur ! Et c’est encore plus dangereux ! […] Demandons au Seigneur la grâce de la docilité à l’Esprit Saint pour aller de l’avant dans la vie, pour être créatifs et être joyeux, parce que les autres personnes n’étaient pas joyeuses ». Et lorsqu’ « il y a tant de sérieux il n’y a pas l’Esprit de Dieu […] Demandons la grâce de la docilité et que l'Esprit Saint nous défende du mauvais esprit de la suffisance, de l’orgueil, de la superbe, de la fermeture du cœur .»