Prendre la relève des bergers !

Lors de ses voeux pour la nouvelle année, le Vicaire régional de l'Opus Dei en France nous invite à chercher les bonnes réponses aux inquiétudes de notre temps dans le message de l'Eglise : des réponses d'espérance, d'amour et de réalisme.

Chers amis,

Il est frappant de constater que les premiers destinataires de la « Bonne Nouvelle » furent les bergers de Bethléem. C’est à une poignée d’hommes qui veillaient pour garder leur troupeau que Dieu décida de s’adresser en leur envoyant son Ange : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.

Le Seigneur ne s'est jamais appuyé sur des foules pour répandre la Bonne Nouvelle du Salut. Il n'a pas choisi non plus des hommes de grand prestige, de beaucoup de talents. Non, sa logique n'est ni numérique, ni qualitative. Elle est divinement paradoxale : tout partira d’une pauvre crèche et d’un groupe de bergers.

Qu'ont fait ces hommes ? Ils se sont rendus à la grotte de Bethléem et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.Et l'évangile ajoute : après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.

A l’aube d’une nouvelle année, le Seigneur nous appelle à prendre la relève. Nous aussi, nous pouvons faire l'expérience de la douce miséricorde de Dieu et ainsi, comme les bergers, raconter ce qui nous a été annoncé. La grâce du Jubilé de la Miséricorde n'est pas seulement une grâce pour soi-même, mais un bienfait à partager.

Aujourd'hui, beaucoup de personnes sont inquiètes. Les actes terroristes qui ont endeuillé notre pays, les situations sociales et économiques préoccupantes, un sentiment diffus de déclin… tous ces sujets sont présents dans nos esprits et sans doute aussi dans nos conversations. Sommes-nous optimistes ? Avons-nous des solutions ? Aujourd'hui, humblement, nous pouvons affirmer que nous avons des solutions, mais qu’elles ne suivent pas une logique humaine : elles s’enracinent dans la « Bonne Nouvelle » que le Christ a confiée aux chrétiens.

Nous offrons des réponses d'espérance aux incertitudes que connaît notre époque. Nous proposons des réponses de réalisme face aux chimères de l'idéologie, des réponses centrées sur la dignité de l'homme face à la tentation nihiliste. Nous avons des réponses d'amour face aux discours de rejet. Nous proposons la prière à ceux qui s'interrogent sur Dieu, et la confession à ceux qui se savent fragiles.

Sans arrogance, sans esprit de conquête, sans contrainte, parlons autour de nous comme l'ont fait les bergers de Bethléem. Faisons résonner la voix de l'Ange qui au soir de Noël leur a dit : Ne craignez pas !

Ces crises mondiales sont des crises de saints,écrivait il y a 80 ans saint Josémaria Escriva. Demandons au Ciel de nous envoyer ces saints du troisième millénaire, "experts en humanité", lumières pour les autres hommes.

Soyons convaincus que l’Église catholique a les bonnes réponses aux problèmes de notre temps, car sa raison d'exister est d'annoncer le Christ, qui vient nous sauver du péché et de tout mal. Je formule le souhait qu'au sein de l’Église, la prélature de l'Opus Dei continue d'exercer sa mission avec un esprit chaque fois plus fidèle à celui de son fondateur, une union toujours plus forte au Saint Père, et une joie et un dynamisme toujours plus féconds.

Sainte et heureuse année à vous !

Mgr Antoine de Rochebrune