“Prier, c'est parler avec Dieu. Mais de quoi?”

Tu m'as écrit: "Prier, c'est parler avec Dieu. Mais de quoi?" — De quoi? De Lui de toi: joies tristesses, succès et défaites, nobles ambitions, soucis quotidiens..., faiblesses! actions de grâces et demandes, Amour et réparation. En deux mots, Le connaître et te connaître: "se fréquenter"! (Chemin, 91)

Une prière au Dieu de ma vie (Ps 41, 9). Si Dieu est vie pour nous, nous ne devons pas nous étonner que notre existence de chrétien doive être tissée de prière. Mais ne pensez pas que la prière soit un acte qu'on accomplit, pour l'abandonner ensuite. Le juste se plaît dans la loi de Yahvé et murmure sa loi jour et nuit. Le matin je pense à toi (Cf. Ps 62, 7.); et le soir, ma prière monte vers toi comme l'encens (Cf. Ps 140, 2.). La journée entière peut être prière; du soir au matin et du matin au soir. Bien plus: comme le rappelle l'Ecriture Sainte, le sommeil aussi doit être prière (Cf. Dt 6, 6 et 7.).

(…) La vie de prière doit en plus se fonder sur quelques moments que nous consacrons chaque jour exclusivement à la conversation avec Dieu; dialogue sans bruit de paroles, près du Tabernacle chaque fois que possible, pour remercier le Seigneur — Il est si seul! — de cette attente de vingt siècles. L'oraison mentale consiste en ce dialogue avec Dieu, cœur à cœur, auquel participe l'âme tout entière: l'intelligence et l'imagination, la mémoire et la volonté. Une méditation qui contribue à donner une valeur surnaturelle à notre pauvre vie humaine, à notre vie quotidienne ordinaire.

Grâce à ces moments de méditation, aux oraisons vocales, aux oraisons jaculatoires, nous saurons, avec naturel et sans spectacle, faire de notre journée une louange continuelle à Dieu. Nous resterons en sa présence, comme les amoureux qui ne cessent de penser à la personne qu'ils aiment, et toutes nos actions, même les plus infimes, se rempliront d'efficacité spirituelle.

C'est pourquoi, quand un chrétien entreprend ce chemin de conversation ininterrompue avec le Seigneur — et c'est un chemin fait pour tous, pas un sentier pour privilégiés —, la vie intérieure grandit, sûre et ferme; et l'homme s'affermit dans cette lutte, à la fois aimable et exigeante, pour réaliser à fond la volonté de Dieu. (Quand le Christ passe, 119)

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